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Une pile à combustible pour faire rouler les avions au sol

Il y a 2 ans, MEDEE vous présentait déjà le projet «CLEANSKY» pour un avion « plus électrique » dont le LSEE (partenaire de MEDEE) en est le coordinateur.

Easyjet a dévoilé lundi 1er février 2016, une autre approche avec un concept d’avion hybride dont les trajets au sol seraient alimentés par une pile à combustible et mis au point en partenariat avec l’université de Cranfield.

Projet d'avion hybride d'Easyjet
Schéma de principe de fonctionnement de l’avion hybride d’Easyjet, destiné à être testé en vol cette année. © Easyjet

Le système vise à récupérer l’énergie utilisée lors de l’atterrissage pour faire ensuite rouler l’avion. Il est similaire au système de récupération de l’énergie cinétique développé pour les Formule 1. Une partie de l’énergie cinétique générée par le freinage est récupérée au lieu d’être dispersée sous forme de chaleur.

L’énergie mécanique convertit en énergie électrique est ensuite stockée sous forme d’hydrogène grâce à un électrolyseur situé dans la soute. Lors du roulage, le processus inverse reconvertit l’hydrogène en électricité avec une pile à combustible. L’avion serait équipé de moteurs dans chaque roue, tandis que des dispositifs d’électronique de puissance et des systèmes de commande assureraient aux pilotes une parfaite maîtrise de la vitesse, de la direction et du freinage de l’appareil durant les manœuvres. Le seul déchet produit par ce système serait de l’eau fraîche et propre réutilisable pour remplir le système d’alimentation en eau de l’appareil tout au long du vol.

Ce  projet « zéro émission » entre dans le cadre de la stratégie de réduction de l’empreinte carbone initiée par Easyjet qui prévoit de réduire de 7% ses émissions de CO2. Selon l’avionneur, 50 000 tonnes par an de consommation de carburant pourrait être économisé, le roulage au sol représentant 4% du carburant consommé. Le coût de production de l’hydrogène serait à peu près compensé par l’économie de carburant, dans un contexte du coût du pétrole très bas.

En outre, les avions n’auraient plus besoin de véhicule d’assistance /remorquage sur les pistes et les rotations d’avion se feraient plus facilement. En revanche, l’avion prendrait du poids, 150 kilos environ. Les principaux acteurs du secteur, Airbus, Boeing ou Safran, ont aussi des projets en cours pour l’utilisation de piles à combustibles dans leurs appareils. Ce projet pourrait être testé dès cette année.

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